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Oui, à l’époque, on mettait quelques vagues espoirs dans l’émigration. Ils n’avaient pas trop de fondements, mais comme à l’intérieur du Reich il n’y avait manifestement plus rien à espérer et qu’il est difficile de vivre sans espoir, on espérait en l’extérieur.
Un de ces espoirs – un “espoir”, il est vrai, qui aurait été une crainte générale quelques mois plus tôt, et dont beaucoup ne savaient pas encore s’ils devaient l’appeler espoir ou crainte – s’adressait à l’étranger proprement dit. L’étranger, en Allemagne, cela signifie la France et l’Angleterre. La France et l’Angleterre pourraient-elles regarder longtemps sans réagir les événements d’Allemagne ? La gauche internationaliste des deux pays pourrait-elle voir sans épouvante la montée d’une tyrannie barbare dans son voisinage – et la droite nationaliste ne pas s’inquiéter de l’émergence d’une humeur belliqueuse qui ne se cachait même pas, d’un réarmement dès la première heure à peine dissimulé ? Ces pays, qu’ils soient gouvernés par la gauche ou la droite, n’allaient-ils pas très bientôt perdre patience et employer tous leurs moyens, qui étaient à l’époque encore infiniment supérieurs, pour mettre un terme à ce cauchemar en l’espace d’une semaine ? Si leurs hommes d’État n’étaient pas aveugles, c’était la seule possibilité. Avec la meilleure volonté du monde, on ne pouvait pas s’attendre qu’ils regardent tranquillement l’Allemagne aiguiser sous leurs yeux le poignard destiné à leur pays, en se laissant apaiser par quelques “discours de paix” qui, en Allemagne, n’abusaient même pas les enfants.
Et pendant ce temps, il se pouvait qu’en France et en Angleterre une intelligentsia allemande en exil politique, consciemment entretenue et favorisée par des hommes d’État intelligents, forme les cadres de l’organisation d’une authentique république allemande, à laquelle les erreurs de la première auraient servi de leçon. Peut-être qu’après coup on ne verrait plus là qu’un cauchemar fugitif, un orage bienfaisant, l’ouverture rapide et décidée d’un abcès. Alors, un peu plus sage, avec un peu moins de handicaps, on pourrait reprendre les choses là où on ne les avait pas prises en 1919.
Voilà pour les espoirs. Certes, ils ne se fondaient pas sur grand-chose, si ce n’est que cette solution eût été souhaitable et raisonnable. Ces attentes – et le sentiment grandissant que tout était désormais imprévisible et qu’il n’y avait plus rien à faire sinon se fier à l’instant – tenaient chez moi lieu de tout projet de départ soigneusement mûri. J’allais tout simplement partir, pensais-je. Pour aller où ? À Paris, bien entendu ! Aussi longtemps que cela serait possible, je me ferais envoyer deux cents marks par mois et, pour le reste, je verrais. Je trouverais bien quelque chose à faire. Les choses à faire ne manquaient pas, non ?
La naïveté de ce projet reflétait aussi quelque chose de ma situation personnelle : celle d’un jeune homme qui avait jusqu’alors vécu chez ses parents, et qui avait de toute façon l’âge d’aller “voir le monde”. Je me souciais assez peu que ce départ pour le “monde” fût en l’occurrence une aventure synonyme d’exil et de plongée dans l’inconnu. L’anesthésie du désespoir (“cela ne peut pas être pire”) et une juvénile soif d’aventures se conjuguaient curieusement pour me rendre la décision facile ; n’oublions pas non plus que, comme pour tous les Allemands de ma génération, mon expérience de l’histoire contemporaine avait profondément ancré en moi le sentiment que toutes choses sont incertaines et imprévisibles. L’homme prudent, c’était notre impression à tous, risque tout autant que l’audacieux, mais renonce en outre à l’ivresse de l’audace. D’ailleurs, jusqu’à présent, je n’ai encore rien vu qui infirmât ce principe.
Si bien que, une fois terminé mon stage auprès de la Cour suprême, je déclarai à mon père que je voulais m’en aller, ne voyant pas ce qui pourrait me retenir à Berlin et estimant surtout impossible et aberrant de devenir juge ou fonctionnaire dans l’Allemagne actuelle. Je voulais partir, et d’abord pour Paris. Qu’il veuille bien me donner sa bénédiction et, tout le temps que ce serait possible, deux cents marks par mois.
Mon père m’opposa si peu de résistance que c’en était surprenant. En mars, il archivait encore ce genre de déclarations emphatiques avec un sourire de supériorité tranquille. Entre-temps, il avait beaucoup vieilli. Il ne fermait pas l’œil de la nuit. Les roulements de tambour et les sonneries de clairon d’une caserne de SS toute proche l’empêchaient de dormir, et plus encore, peut-être, ses pensées.
La disparition définitive de tout ce qui a accompagné sa vie en lui donnant un sens est plus difficile à supporter pour le vieillard que pour le jeune homme. Pour moi, l’adieu le plus radical était en même temps un nouveau départ ; pour lui, c’était un adieu définitif. Il était peu à peu envahi par le sentiment d’avoir vécu pour rien. Il existait dans son domaine certains ouvrages législatifs auxquels il avait collaboré, substantiels produits de l’esprit, à la fois hardis et pondérés, fruit de plusieurs décennies d’expérience et de quelques années d’un travail intense, presque artistique, passées à soupeser et à fignoler. Ils avaient été abrogés d’un trait de plume, et on en avait à peine parlé. Mais ce n’était pas tout : la base même sur laquelle on pouvait édifier ou remplacer un tel ouvrage avait été emportée, toute la tradition de l’État de droit, à laquelle des générations d’hommes comme mon père avaient travaillé, qu’ils avaient façonnée, qui semblait définitive et indestructible, avait disparu du jour au lendemain. Ce n’était pas seulement sur une défaite que s’achevait la vie de mon père – une vie austère, disciplinée, vouée à un effort sans relâche et dans l’ensemble très réussie –, elle s’achevait sur une catastrophe. Ceux qu’il voyait triompher n’étaient pas ses adversaires : il l’aurait admis avec philosophie. C’étaient des barbares qu’il n’avait jamais estimés dignes d’être même ses ennemis. À l’époque, il m’arrivait de voir mon père rester longtemps assis à son bureau sans toucher les feuilles posées devant lui, le regard fixe, vide et désespéré comme s’il contemplait un vaste champ de ruines.
— Et qu’est-ce que tu comptes faire une fois sorti ? demanda-t-il.
Son ancien scepticisme était encore perceptible dans la question, et son entraînement de juriste à toucher le point névralgique, mais il la posait sur un ton si las que je compris tout de suite qu’il ne le faisait que pour la forme et admettrait à peu près n’importe quelle réponse. Je répondis n’importe quoi, résumant mon incertitude en formules aussi séduisantes que possible.
— Je vois, dit-il avec un petit sourire de compréhension navrée. On ne peut pas dire que ça ait l’air très prometteur, si ?
— Non, dis-je, mais qu’est-ce qu’on me promet si je reste ici ?
— Je crains seulement, répliqua-t-il, commençant quand même à s’animer un peu et à prendre plus fermement position qu’il ne l’avait peut-être projeté au départ, que tu ne te fasses des illusions. Les autres ne nous ont pas attendus. Les exilés sont une charge pour n’importe quel pays, et il n’est pas agréable de se sentir à charge. Ce n’est pas du tout la même chose d’arriver dans un pays comme une sorte d’ambassadeur, comme quelqu’un qui a quelque chose à faire et à offrir, ou comme un vaincu qui cherche un asile. Pas la même chose du tout.
— N’avons-nous rien à apporter ? dis-je. Si toute l’intelligence allemande, la littérature, la science s’exilaient, quel pays ne serait pas comblé par un pareil cadeau ?
Il leva les bras au ciel et les laissa retomber d’un geste las :
— Ce ne sont que les restes d’une faillite, dit-il. On n’a plus la même cote quand on s’enfuit. Regarde les Russes. C’était aussi une élite qui s’est exilée. Et maintenant les généraux, les conseillers d’État, les écrivains sont heureux quand on leur permet d’être chauffeurs ou garçons de café ici ou à Paris.
— Peut-être aiment-ils mieux être garçons de café à Paris que conseillers d’État à Moscou.
— Peut-être, dit mon père. Peut-être pas. C’est facile à dire, avant. Après, la réalité est souvent très différente. La faim et la misère ne sont pas si graves tant qu’on a à manger.
— Faut-il donc que je me fasse nazi par peur de la misère et de la faim ?
— Non, dit-il, il ne faut pas. Surtout pas.
— Et crois-tu que je pourrais devenir ne serait-ce que juge de première instance sans me faire nazi ?
— Sans doute que non, dit mon père. Du moins pas pour le moment. Quant à l’avenir, qui sait ce qu’il apportera. Mais il me semble que tu pourrais peut-être te faire avocat. Et est-ce que tu ne commences pas à gagner de l’argent avec tes écrivailleries ?
C’était exact. Un journal, une publication intéressante et estimée, dans laquelle j’avais de temps à autre fait paraître quelques petites choses, m’avait écrit, m’avait invité, proposé spontanément une collaboration plus étroite. Curieusement, les grands journaux jadis démocratiques offraient alors une petite opportunité passagère aux jeunes aryens qui, sans être nazis, n’étaient pas handicapés par un passé de gauche et se présentaient comme des feuilles aussi vierges que possible. Je n’avais pas résisté. J’y étais allé, et j’avais découvert avec un étonnement joyeux une équipe rédactionnelle absolument pas nazie, qui pensait et sentait comme moi. C’était un vrai bonheur que d’échanger et de critiquer des informations dans les salles de rédaction ; c’était un sentiment agréable que de dicter des articles et de les voir passer de main en main jusqu’au garçon de courses qui les portait à la composition. On avait parfois presque l’impression de se trouver dans un repaire de conjurés. La seule chose déconcertante et inquiétante, c’était que le lendemain, malgré tous les petits billets farcis de sous-entendus que l’on avait écrits et que la rédaction avait salués d’un rire enthousiaste, le journal qui venait de sortir avait tout à fait l’allure d’un organe nazi sérieusement convaincu.
— Je crois, dis-je, que c’est peut-être pour le journal que je pourrai le plus facilement travailler quand je serai sorti.
— Pourquoi pas ? dit mon père. En as-tu parlé à tes rédacteurs ?
Je dus avouer que non.
— Je propose, dit mon père, de laisser reposer l’affaire, et de commencer par réfléchir tous les deux quelques jours. Ne va surtout pas croire que ce serait facile pour maman et moi de te laisser partir – et sans savoir du tout ce que tu vas devenir. Quoi qu’il en soit, j’entends que tu passes d’abord ton examen. Ne serait-ce que pour la bonne règle.
Il ne démordit pas de ce dernier point. Quelques jours plus tard, il me soumit lui-même un projet :
— Tu vas commencer par passer ton assessorat comme prévu. Après vingt ans d’école et d’université, il est hors de question que tu files en laissant tout tomber juste avant la fin. Tu en as pour environ cinq mois. Après, si tu vois toujours les choses de la même façon, j’ai pensé que tu as encore six mois pour préparer ton doctorat. Et ta thèse, tu peux la rédiger aussi bien à Paris qu’ici. Tu peux donc prendre un congé de six mois et le passer quelque part, disons à Paris, pourquoi pas, travailler à ton doctorat et en profiter pour te renseigner. Si tu vois que tu peux t’installer là-bas, d’accord. Dans le cas contraire, tu pourras toujours revenir, rien ne te sera fermé. Ça nous laisse à peu près un an, et qui sait aujourd’hui ce qui se passera dans un an.
Ce projet fut accepté après quelques atermoiements. Je trouvais, c’est vrai, tout à fait superflu de passer mon assessorat, mais je comprenais que je le devais en quelque sorte à mon père. Ma seule crainte était que la guerre n’éclate avant mon départ, au cours des cinq prochains mois, cette guerre préventive que les puissances occidentales ne manqueraient pas de déclarer à Hitler, et que je sois obligé de me battre du mauvais côté.
— Du mauvais côté ? dit mon père. Crois-tu vraiment que le côté français serait le bon pour toi ?
— Oui, dis-je résolument, je le crois. Les choses étant ce qu’elles sont, l’Allemagne ne peut être libérée que par l’étranger.
— Mon Dieu, dit mon père avec amertume, libérée par l’étranger ! Tu n’y crois pas sérieusement toi-même. D’ailleurs, personne ne peut être libéré contre sa volonté. Cela n’existe pas. Si les Allemands veulent la liberté, il faudrait qu’ils s’en occupent eux-mêmes.
— Mais vois-tu un moyen d’y parvenir, enchaînés comme nous le sommes ?
— Non.
— Donc, il ne reste que…
— Le “donc” n’est pas logique, dit mon père. Ce n’est pas parce qu’un chemin est barré qu’il en existe un autre. Nous ne devrions pas nous bercer d’illusions. L’Allemagne s’est bercée d’illusions après 1918, et on a abouti au nazisme. Si les libéraux allemands recommencent à se réfugier dans les illusions, on aboutira à la domination étrangère.
— Elle serait peut-être préférable à la domination nazie.
— Je ne sais pas, dit mon père. Un mal lointain semble toujours moindre qu’un mal proche. Cela ne veut pas dire qu’il l’est. En ce qui me concerne, je ne lèverais pas le petit doigt pour installer la domination étrangère.
— Tu ne vois donc pas de terme ni d’espoir ?
— Guère, dit mon père. Guère pour le moment.
Et ses yeux prirent à nouveau cette expression de vide, de désespoir digne et figé, comme s’il contemplait un champ de ruines.
Mon père recevait souvent la visite de fonctionnaires appartenant à son ancien service. Il était à la retraite depuis plusieurs années, mais il avait conservé des relations personnelles, et il était heureux d’entendre encore parler à l’occasion des suites données à telle ou telle affaire, de suivre la carrière de tel assesseur ou de tel jeune conseiller, de rester dans la course et de donner çà et là à titre officieux un conseil ou une indication. Ces visiteurs continuaient à venir, mais les conversations étaient maintenant monotones et moroses. Mon père demandait des nouvelles de tel ou tel fonctionnaire, citait des noms, et on lui répondait laconiquement : “article 4” ou “article 6”.
C’étaient les articles d’une loi qui venait d’être promulguée, et qui s’appelait “loi sur le rétablissement de la fonction publique professionnelle”. Elle stipulait que les fonctionnaires pouvaient être rétrogradés dans des fonctions subalternes, mis à la retraite d’office, congédiés avec une prime ou être mis à la retraite sans traitement. Chacun des articles contenait un destin. L’“article 4” était un coup foudroyant. L’“article 6” était synonyme de déclassement et d’humiliation. Ces chiffres régnaient désormais dans toutes les conversations de fonctionnaires.
Un jour, le directeur du service vint voir mon père. Il était beaucoup plus jeune que lui, et tous deux s’étaient souvent affrontés dans le cadre de leur travail. Le directeur était social-démocrate, mon père était beaucoup plus à droite, et leurs divergences s’étaient plus d’une fois heurtées de plein fouet ; en outre, le plus jeune était le supérieur hiérarchique de l’autre, ce qui n’arrangeait pas les choses. Pourtant, les deux hommes s’estimaient réciproquement, et ils n’avaient jamais complètement cessé de se voir.
Cette fois, la visite fut une vraie torture. Le directeur, un homme âgé de quarante à cinquante ans, paraissait aussi vieux que mon père, qui en comptait soixante-dix. Ses cheveux avaient entièrement blanchi. Il lui était souvent arrivé, nous dit mon père par la suite, de perdre le fil de son discours, de ne pas répondre, de fixer le sol d’un air absent, pour lâcher hors de propos :
— C’est effroyable, cher collègue. C’est tout simplement effroyable.
Il était venu prendre congé. Il quittait Berlin pour “se terrer quelque part à la campagne”. Il sortait d’un camp de concentration.
Pour le reste, il était “article 4”.
Quant à mon père, je l’ai dit, il était retraité depuis longtemps, il n’avait plus aucune position officielle, et même s’il l’avait voulu il n’aurait pu nuire aux nazis dans l’exercice de ses fonctions. Il semblait donc hors de la ligne de mire. Mais un jour il reçut lui aussi un courrier officiel qui contenait un questionnaire circonstancié. “En application de l’article x de la loi sur le rétablissement de la fonction publique professionnelle, vous êtes prié de répondre aux questions ci-dessous de façon exacte et complète… Le refus de répondre ou l’envoi de réponses inexactes entraînent en application de l’article y la suppression de la pension de retraite…”
Il y avait une foule de questions. Mon père devait préciser à quels partis politiques, à quelles associations, à quelles organisations il avait appartenu au cours de sa vie, il devait dire en quoi il avait mérité de la nation, expliquer ceci, excuser cela et, pour finir, certifier selon une formule pré-imprimée qu’il “adhérait sans restriction au gouvernement du réveil national”. Bref, après avoir servi l’État pendant quarante-cinq ans, il devait maintenant s’humilier pour qu’on lui restitue une pension méritée.
Mon père fixa longuement le formulaire sans mot dire.
Le jour suivant, je le vis assis à son bureau, le questionnaire devant lui, les yeux au loin.
— Tu vas répondre ? demandai-je.
Mon père jeta un regard au formulaire, fit une grimace et se tut longuement. Puis il dit :
— Tu veux dire que je ne devrais pas le faire ?
Silence.
— Je ne sais pas de quoi vous pourriez vivre, ta mère et toi, dit-il enfin.
Au bout d’un moment, il reprit :
— Je ne sais vraiment pas. Je ne sais même pas, et il essaya de sourire, avec quoi tu voudrais partir pour Paris et écrire ta thèse.
Je gardai un silence oppressé. Puis mon père écarta les feuillets, mais les laissa sur son bureau.
Ils y restèrent encore plusieurs jours, intacts. Mais un après-midi, en entrant dans le bureau de mon père, je le vis installé à sa table de travail et remplissant le questionnaire, lentement, comme un écolier appliqué à écrire une rédaction. Une demi-heure plus tard, il alla lui-même poster la lettre avant d’avoir eu le temps de réfléchir. Il resta extérieurement le même, sa voix ne trahissait aucune émotion, mais c’en avait été trop pour lui. Chez les gens habitués à exercer un contrôle sévère sur leurs gestes ou sur leurs paroles, il arrive généralement qu’un organe quelconque se charge du fardeau de l’âme et l’extériorise sous une forme pathologique. Certains font une attaque cardiaque. Chez mon père, c’est l’estomac qui se chargea d’exprimer la souffrance psychique. À peine s’était-il réinstallé à son bureau qu’il se leva brusquement, en proie à des vomissements spasmodiques. Durant deux ou trois jours, il ne put ni avaler, ni garder quoi que ce fût. Son corps entamait une grève de la faim dont il mourrait deux ans plus tard, d’une mort terrible et lamentable.